Impromptu trip to Vatnajökull

Léger hochement, comme pour dire que ça ne l'étonne pas tellement, sans les mots qui vont avec, le langage du corps qui suffit souvent. Finalement, elle fait les gros yeux en détournant ceux-ci du précieux, avant de revenir dessus. Neuf pour-cents... ! Ca lui paraît énorme, à l'américaine. Et forcément que ça l'est quand même. Je ne sais pas à quoi m'attendre du coup... ! Qu'elle marmonne, cette empreinte de hâte dans le fond de la gorge, de la gosse qui ne tient déjà plus. Et qui finalement pose la question qui tue, relevant enfin pour de bon le nez de sa lecture quand la voiture démarre. Je comprends l'hésitation ! Et c'est bien vrai. Tu es étudiante en géologie, c'est bien ça hein ? Un doute soudain, mais elle a bien retenue normalement ! T'as prévu d'aller voir d'autres terrains pour tes études ? Legion qui s'intéresse en délaissant l'album dans un coin prévu pour.

C'est beau, dit ainsi, tu sais ? Ne s'attendre à rien et tout en même temps. Se laisser surprendre, simplement. Alors elle se tranquillise, se lance dans une conversation qui se risque à être passionnante pour elle, parce qu'elle touche à un domaine que Legion ne maîtrise pas du tout. Ce n'était pas elle qui parlait du monde, vous savez. Mais ça doit rester intéressant ce quitter ce climat pour un autre, non ? Ça n'influence en rien ? Elle s'excuserait presque des questions mais en parfaite néophyte, elle s'assume pour une fois. Les minutes qui défilent et Legion, dans son monde, en avait oublié ladite musique. Elle se redresse à la suggestion, l'imbécile heureuse. Ah oui flûte, pardon ! Tout à récupérer le CD dans un rire qui se veut plein d'excuse. Le mauvais DJ qui oublie de lancer le son. Mimique amusée, alors qu'est extrait non pas l'or noir de la boîte, mais bel et bien la galette qui bien assez vite est ingérée par la voiture. Et qui va se contenter de laisser défiler l'album, aussi... ! Elle referme le boîtier et le remet en place. Autant s'éviter une potentielle catastrophe...

Entendu, je vois ! Vigueur dans un mouvement de tête qui conclu qu'elle comprend les subtilités du discours, n'insiste pas davantage car il n'y a rien de plus à en dire. Sans doute pour cela que le son de la voiture seulement a défilé avant que la musique ne vienne à fiche l'ambiance. On délaisse le paysage urbain pour tout autre chose et elle le regarde, ce panneau qui indique que la ville est derrière elles. Et autant d'heures d'aventure ! Car c'en est une, dès l'instant où elles se sont dit bonjour. Oh, on pourra rester combien de temps sur place ? Il va y avoir du monde tu crois ? La question qui supplante presque l'autre, alors qu'elle est curieuse soudainement, de voir le visage d'une autre personne face aux merveilles de la nature. Comment les glaciers survivent avec les volcans à côté... ? Ça l'effleure, comme une caresse légère, l'interrogation digne d'une enfant qui se prête au rêve. Tête contre la vitre, nostalgie cachée.

Restons-y longtemps. Qu'elle murmure, perdue quelque peu dans ses pensées. Autant qu'il faudra, pour communier avec le lieu, avec Lui. Elle l'écoute, attentive, cette autre qui s'y connaît tant, notant mentalement chaque information, réfléchissant à toutes les implications. Bref sourire à la blague. Tant mieux, j'ai pas pris ma bouée ! Ni même ses brassards ! Vous pouvez prévoir combien de temps à l'avance un réveil ? Peuvent-ils seulement prévoir ? Il lui semble que oui, que le coeur s'échauffe avant d'éclater, que les prémices laissent entendre la catastrophe à venir. Tu as déjà assistée à une pluie de cendres de ce fait ? Cela doit être beau à voir.

Hum... C'est intéressant de voir qu'on ne parvient pas encore à être exact sur ce genre de choses. Fou comme la Nature parvient encore à bourlinguer la technologie. Elle est bien dans ses codes, Legion. Rien ne change dans le fond, tout a un but, une fin, une logique spécifique. Des milliards de lignes, dans les réseaux. C'est une passion que tu as depuis petite ? Ou c'est venue avec l'âge, l'environnement ? Elle l'imagine bien, petite, le nez collé sur la vitre à observer les géants de terre au loin.

Tu parles à un cliché ambulant... Qu'elle marmonne dans un ricanement, l'accroc de la technologie moderne, qui veille au bon fonctionnement de celle-ci en toute heure. Cela fait des chouettes souvenirs et anecdotes. Qu'elle imagine. Touché coulé, le père. Le regard qui se perd sur les sucreries, air de suricate soudain alors qu'elle acquiesce tout en verbalisant l'accord. Avec plaisir ! De la nourriture, ça sent bon, ça a l'air bon... Autant dire que Legion ne refusera point du tout. Elle attrape le paquet pour en extraire qu'elle tend à son tour vers la comparse pour lui éviter de trop quitter le volant des mains. Comment tu appelles ça, déjà ? Je vais massacrer le nom si je tente... Et pour l'heure, elle va plutôt s'attaquer à la gourmandise. Sent bon la vanille... Une Legion heureuse, une !