AVA KENNEDY - feat Mathangi Arulpragasam

« On dit qu’elle n’est jamais en retard pour aller travailler. Ce qui est étonnant puisqu’elle est incapable d’arriver à l’heure, chaque fois qu’on sort. » - une amie proche. Tu n’as aucun respect des horaires tant qu’il ne s’agit pas du boulot. Tu te permets de relâcher la pression et tu te prends toujours à la dernière minute pour te préparer. Mais jamais tu n’as encore posé de lapin et c’est déjà pas mal.

« Toujours un truc à manger. Pizza, tacos, frites, enchiladas, burrito. C’est la reine de la mal bouffe. » - un membre de la famille. Tu plaides coupable. Ton budget passe surtout dans la nourriture. Dès que tu as un petit creux, c’est avec gourmandise que tu t’enfiles ce qui te passe sous la main. Sucré, avec une nette préférence pour le salé, peut importe l’heure de la journée.

« Quand elle danse, un conseil : éloignez-vous. Elle est dans son monde, elle ne vous verra pas venir. La dernière fois elle m’a renversé mon gin dessus. Un polo tout neuf en plus. » - un partenaire de biture. C’est vrai que pouvoir se vider la tête sur une piste de danse, ça doit être ton activité préférée, juste derrière le besoin incessant d’ouvrir la bouche pour balancer ce que tu penses.

« La fille Kennedy. Brillante, mais c’est un électron libre. Je me demande si son père lui trouvera quelque chose à faire. » - une professeure, pendant ton cursus d’études en histoire. Oui, il a trouvé quoi te faire faire. Toi qui es souvent sur les réseaux, tu assistes un des Community manager de GQ avec brio et professionnalisme. Et dire que tu avais milité durant deux semaines à la maison, ventant à tes parents les mérites qu'une fille cultivée serait un atout chez les Kennedy,  pour suivre ce cursus d’art, que tu l’avais réussi mais sans jamais en utiliser le papier. Ton père t’avait donc proposé une place au sein de l’entreprise et tu ne l’avais plus quittée depuis maintenant deux ans. Pas terriblement épanouissant, tu t’y plonges pourtant avec détermination.

« Dans sa tour d'ivoire, on pourrait penser que c'est une gosse de riche comme les autres. Mais non, elle a quand même un minimum la tête sur les épaules. Pis c'est plus une gosse. » - un voisin. C'est vrai, t'as rien de ces pourris qui partagent des clichés de leur argent de poche ou des séances de jet ski en pleine hiver aux Maldives. Ou de ceux qui passent leurs journées au starbucks à s'inventer une vie fantastique. Tu travailles, tu ramènes ta thune. Tu profites de certains aspect de la riche héritière que tu es, t'aurais pas pu acheter ton G55 flambant neuf, tout droit sorti de chez Brabus sinon. Mais en attendant, chaque matin tu te lèves, tu vas travailler et tu ne rentres pas chez toi avant vingt heures, poussant même parfois ton supérieur à te faire bosser à ton retour au foyer. Tu travailles des fois depuis chez toi, souvent en weekend. Toujours le téléphone à portée de main en cas d'urgence.

« Eux-là, en couple ? Nooon c'est un frère et une sœur. » - le kebabier du coin. Les gens vous confondent souvent, Ollie et toi. Vous prennent pour un couple, pour de simples amis. La vérité c'est que tu ne vois pas la différence de couleur de peau, de la texture qu'ont vos cheveux ou de la couleur de vos yeux. Les liens qui vous unissent sont si ancrés et profonds que les commentaires sur l'adoption de ton frère t'ont amenée souvent dans le bureau du directeur, il y a de ça des années, quand vous étiez encore dans la même école privée. Rembarrer les mauvaises langes reste ce que tu fais de mieux. Ce genre de médisances s'est tari avec les années. Tout le monde vous connaît, ou presque, à Miami. La fratrie Kennedy, peut-être pas le même sang qui galope dans vos veines mais les liens du cœur sont les plus forts.

« Elle s'habille... Étrangement des fois. » - facteur. La différence fait peur, des fois elle fait jaser. A un stade où les apparences priment, tu mènes ton propre combat en refusant les salons de coiffure tous les mois et les manucures parfaites chaque semaine. Tu t'habilles d'un sens de la mode que tu nommeras 'avant-gardiste' et d'une simplicité parfois controversée. Et puis, quand il faut sortir les grands moyens, tu ne lésines pas et tes choix restent rarement inaperçus. C'est l'apanage des riches, l'apanage des 'grands' de pouvoir susciter l'intérêt même avec des UGG de trois saisons passées.

« Elle ? Je l'ai jamais vue au bras de quelqu'un. » - connaissance. On sait pas si tu les fais fuir avec ta grande gueule et tes airs de pacha, ton enthousiasme parfois fatiguant ou tes réactions bouillantes, mais t'as jamais su tenir une vraie relation amoureuse. Beaucoup prise par les exigences familiales, mordue de liberté et un amour inconditionnel pour les coups d'un soir, ce probablement les principales raisons de ton célibat. Pourtant, tu n'es pas difficile à aborder ou à faire parler. Alors, t'es peut-être pas un canon de beauté mais tu rigoles d'un rien, des fois trop fort et avec peu de grâce. Tu as le sourire facile, ta tête enjouée reste une invitation pour venir t'aborder.

« Elle aurait au moins pu avoir un poste d'assistante de direction. En même temps, c'est la fille du patron. » - collègue. Oui mais non. Premièrement parce que les enfants Kennedy n'ont pas tout ce qu'ils souhaitent par hasard. C'est du travail, avec un poil de chance aussi il faut l'avouer. Cependant, le patriarche se refuse à placer ses rejetons directement sur des postes importants sous prétexte qu'ils sont sa progéniture. Deuxièmement parce que tu te permets de prendre tes distances. Pas certaine de vouloir de l'empire, tu penses quelques fois qu'Ollie pourrait parfaitement remplir le rôle d'héritier de ce lourd empire. T'engager dans ce genre de projets te semble prématuré et irréfléchi. T'enchaîner à un rôle que tu n'es pas certaine de vouloir et pouvoir remplir te tempère.

« Oh Ava, elle a beaucoup d'énergie. Je me rappelle quand elle devait avoir.. Sept ans. Elle voulait toujours se charger de la poussette d'Oliver. Jusqu'à faire des crises si on ne la laissait pas faire. large sourire » - Meredith Kennedy, aka maman. Tu as toujours besoin de bouger, sans pour autant être une grande sportive. Jamais très loin de chez toi, toujours dans l'État. Te croiser à la maison à ne rien faire signifie a) que tu es malade, b) que tu déprimes. Que ce soit l'un ou l'autre, mieux vaut éviter de te croiser et te foutre la paix reste la meilleure option.

« C'est une bosseuse. De toute façon, il y a que ça dans la famille : des bosseurs. Je suis très fier d'elle, même si des fois elle nous en a fait voir de toutes les couleurs. rires » - Mason Kennedy, aka papa. Tu n'as pas toujours été facile à vivre. Adolescente, tu en faisais roter à tout le monde. Révolution maintenant terminée, tu te révèles en tant que femme travailleuse et aimante. Toujours un temps pour ta famille, tu en es très liée, ce qui explique que tu n'as toujours pas mis les voiles pour déménager dans un appartement. Une fille à papa et maman. En même temps, la baraque est si grande qu'au final les laisser vivre les trois dedans ce serait un peu du gâchis. Même si, on suppose, que tes parents commencent à désespérer de ne pas te voir chercher un autre endroit où vivre.

la sonnerie du téléphone toujours active ; les bains mousseux accompagnés d'une clope et d'un verre de blanc ; musique à fond au volant de ton tank de 650cv ; un amour inconditionnel pour les animaux sans en avoir jamais possédé un seul ; 7/11 de Beyoncé reste là chanson de l'année depuis presque quatre ans ; complicité familiale pour dicton ; un estomac qui englouti pour quatre ; un entêtement à affubler Oliver de tous les surnoms possibles ; un sourire pour chaque commerçant et des vannes pour chaque proche.